Le Mali, premier producteur de lithium en Afrique de l’Ouest, traverse une période de turbulences avec la chute des prix de ce métal essentiel à la transition énergétique. Alors que le pays mise sur l’exploitation de deux sites miniers majeurs pour répondre à une demande mondiale en croissance, le marché, paradoxalement, connaît une baisse, remettant en question les perspectives de rentabilité.
Leader de la production de lithium en Afrique de l’Ouest, le Mali est confronté à un défi majeur alors que les prix de ce métal stratégique chutent. Ce retour inattendu bouleverse les espoirs du pays, qui misait sur ses deux grands sites miniers pour capitaliser sur la transition énergétique mondiale.
Deux projets miniers majeurs ont vu le jour dans cette région du continent. Le site de Goulamina, situé à 250 kilomètres de Bamako, se distingue par son ampleur. S’étendant sur une superficie de 100 kilomètres carrés, il abrite trois machines capables de traiter 2,5 millions de tonnes de minéraux chaque année. Initialement dirigé par l’entreprise australienne Leo Lithium, le projet est désormais sous la supervision du chinois Ganfeng Lithium. Les premières prévisions tablaient sur une production annuelle de 500 000 tonnes, avec une augmentation progressive à un million de tonnes.
Le deuxième site, Bougouni, prévoit une production annuelle de 125 000 tonnes entre 2024 et 2028, avec une hausse à 230 000 tonnes jusqu’en 2036. Ces prévisions sont attendues pour entrer en vigueur dès la fin 2024, selon les déclarations de Kidal Minerals et Ganfeng Lithium.
Cependant, le marché mondial du lithium, élément clé des batteries et des véhicules électriques, est en recul. La production mondiale devrait atteindre 194 000 tonnes en 2024, soit une augmentation de 81 % selon l’Agence Internationale de l’Énergie. Parallèlement, la demande est en baisse, entraînant une chute des prix. En 2023, le prix du lithium a chuté à 86 000 dollars la tonne, tandis que les ventes de batteries et de véhicules électriques ont diminué de 31 %, contre 60 % entre 2021 et 2022.
Face à cette conjoncture, les responsables des sites miniers maliens restent confiants, misant sur des prévisions optimistes. Notons que d’autres pays africains, comme le Ghana et le Zimbabwe, exploitent également ce « métal blanc ». Au Burkina Faso, des traces de lithium ont été découvertes sur le site aurifère de Banfora, dans la région des Cascades, selon un communiqué du quotidien d’état : Sidwaya.
Source: agence média Ecofin